La hiérarchie des banques africaines s’infléchit doucement sous la poussée des transformations, économiques ou autres, du contient

Une récente publication de #FinancialAfrik sur la situation la plus récente des 30 principaux groupes bancaires africains apporte comme à l’accoutumée de riches informations. A la seule analyse des bilans de ces institutions, on relève quatre principaux constats.

Le premier, sans doute le plus marquant, est la fin de la domination exclusive de l’Afrique du Sud. Certes, ce pays compte toujours 4 établissements parmi les 5 premiers de la liste et la Standard Bank garde de très loin la première place, sans doute pour longtemps. Toutefois, la Banque Nationale d’Egypte double de justesse la First Rand pour la deuxième place et semble durablement installée dans ce trio de tête. Les bonnes performances économiques de l’Egypte et son poids démographique, comparés à celles de l’Afrique du Sud, sont sans doute deux des principales explications de cette montée en puissance.

L’examen de toutes les banques classées fournit d’autres informations. Au sein des 30 leaders, la concentration reste forte: les deux premiers atteignent à eux seuls 35% des bilans de l’ensemble recensé et les 5 premiers avoisinent 70% du total. En revanche, 9 pays et 3 zones monétaires apparaissent maintenant dans ce classement. Cet élargissement témoigne du développement des secteurs bancaires dans beaucoup de parties du continent. L’importance de chaque zone reste fort inégale: le Maroc maintient ses trois principales banques dans le Top 8, le Nigéria place ses 5 grandes banques dans les 20 premières places, l’Angola et la Lybie perdent du terrain mais sont toujours là, mais de nouveaux champions apparaissent dans l’UEMOA, l’EAC ou la CEMAC.

La troisième observation est que la représentativité des pays au sein de ce classement par bilans traduit aussi l’influence combinée d’autres facteurs: écarts dans le niveau de concentration des systèmes bancaires nationaux, puissance économique du pays, diversification du système financier local, poids des financements bancaires par rapport au Produit Intérieur Brut (PIB), évolution démographique. L’importance relative de ces critères se modifie avec le temps même si certaines composantes restent déterminantes. Cette pluralité de facteurs mouvants explique par exemple à la fois la longue domination sud-africaine, la présence continue des banques marocaines dans les premières places, la progression récente des banques ouest-africaines ou kenyanes. Mais elle jouera aussi un rôle dans les changements à venir du classement.

Enfin, on note que ces banques sont pour certaines encore principalement « mono-pays » -Egypte, Ethiopie,..- ,mais pour un bon nombre à la tête d’un réseau au moins régional qui joue un rôle essentiel dans leur progression -Ecobank et Atijari Bank depuis longtemps, Coris, BGFI, Equity Bank plus récemment par exemple. Il est probable que cette expansion géographique des plus puissants tendra à se généraliser.

On peut donc encore attendre des aménagements significatifs de ce classement dans les années à venir…

Paul Derreumaux

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