Lettre ouverte aux (jeunes) entrepreneurs africains de France.

Lettre ouverte aux (jeunes) entrepreneurs africains de France.

 

Les entrepreneurs africains montrent en France leurs qualités d’innovation. Les difficultés rencontrées par les petites entreprises en Afrique les font hésiter à retourner au pays pour tenter leur chance. Pourtant ils pourraient jouer un grand rôle pour concrétiser les mutations attendues sur le continent.

La cérémonie à Paris de remise des Prix de l’Entrepreneur Africain de France, le 19 juin dernier, mérite quelques réflexions. L’évènement avait pour objet de décerner des prix à des chefs d’entreprises, d’origine africaine mais installés en France, en vue de récompenser notamment l’originalité de leurs projets et le succès déjà rencontré par les sociétés concernées ou pouvant être escompté par celles-ci. Deux aspects positifs étaient frappants  dans cette réunion qui visait avant tout des petites ou moyennes entreprises: d’un côté, la jeunesse de la grande majorité des entrepreneurs nominés et primés ; de l’autre, leur capacité d’innovation, la pertinence de leurs projets et leur profonde détermination à se battre, durablement si nécessaire.  En revanche, pour une partie des cas, l’entreprise élue semblait surtout adaptée à l’économie et à la société françaises ; pour ceux dont le «business model» pouvait s’appliquer à l’Afrique, l’idée d’un retour sur le continent paraissait encore incertaine ou lointaine.

Cette grande prudence semble étonnante face à l’engouement dont bénéficie actuellement l’Afrique subsaharienne dans le monde entier. A y regarder de près, elle est moins surprenante qu’il n’y parait.

L’Afrique est en effet à la mode pour le progrès de son économie, qui soutient la croissance mondiale, pour ses richesses naturelles de mieux en mieux exploitées, et pour ses perspectives d’évolution que tous envient. Certes les crises et les conflits y sont encore présents, même s’ils sont moins souvent évoqués qu’auparavant, et peuvent annihiler des années d’efforts de développement dans certaines régions. Toutefois, peu de très grandes entreprises ou de fonds d’investissement dans le monde conçoivent désormais leur business plan sans y intégrer l’Afrique subsaharienne.

Ces visions optimistes reposent sur des fondements objectifs. La situation s’est en effet fortement améliorée sur beaucoup de points en moins de 15 ans et tous les changements positifs sont ressassés partout, parfois avec excès. Deux d’entre eux sont sans doute  essentiels. Le premier est que les centres d’intérêt des Etats et des grands bailleurs de fonds sont actuellement les bons, ceux qui sont nécessaires pour une croissance économique durable : accroître toutes les infrastructures, créer des emplois en grand nombre et, si possible, de bonne qualité ; intégrer la plus grande partie de la population dans le cercle vertueux de la croissance. C’est à ce prix que le développement évitera d’être non inclusif, c’est-à-dire, puisque le politiquement correct interdit désormais d’être trop brutal, inégalitaire ou injuste. Le deuxième progrès est celui du rôle grandissant pris par le secteur privé, ce qui n’est d’ailleurs pas sans lien avec l’accélération observée de la croissance : ce sont les entreprises privées qui investissent, introduisent les nouvelles techniques, poussent l’intégration régionale, créent des emplois, apportent la valeur ajoutée.

Mais ces photos en rose ne reflètent pas toute la vérité et de nombreux indicateurs restent à l’arrêt ou régressent. La pauvreté est encore beaucoup plus visible que la classe moyenne dont on parle si souvent. L’agriculture n’a pas encore fait sa révolution, essentielle à l’essor du reste de l’économie. L’éducation se dégrade souvent en quantité et en qualité. L’Etat remplit rarement son rôle: celui d’un législateur-juge-arbitre irréprochable, capable de définir les lois les plus justes, de les faire appliquer par tous sans favoritisme, d’encourager mais aussi de sanctionner et de promouvoir le développement avec toute la diligence requise. Tant que cette mutation d’un Etat faible et inéquitable vers un Etat fort et respecté ne sera pas réalisée, l’Afrique perdra  toujours les 1 ou 2 points de croissance qui lui manquent terriblement.

Dans cet univers en demi-teinte, les aspects favorables bénéficient surtout à deux catégories d’acteurs économiques. La première est celle des grandes entreprises internationales et des plus importants groupes locaux. Leur puissance financière leur donne à la fois les fonds propres adéquats et l’accès aux financements extérieurs ou locaux nécessaires à leurs investissements et à leur fonctionnement. Leur domaine d’activité les place souvent dans un cadre réglementaire échappant au comportement erratique ou prédateur des administrations nationales ; banque centrale indépendante pour les banques, code minier pour les industries extractives, autorité de régulation pour les sociétés de télécommunications… A défaut, elles disposent d’une meilleure capacité de négociation, tant de manière autonome que par les appuis qu’elles peuvent recevoir. La seconde est celle des sociétés, grandes ou petites, du secteur informel ou relevant d’activités traditionnelles, essentiellement commerciales: celles-ci s’accommodent en effet plus facilement des divers blocages ou carences de l’environnement, qu’elles savent «gérer», tandis que leur chiffre d’affaires profite mécaniquement du taux global de croissance observé depuis près de 15 ans et de l’accroissement de la population. Face à ces deux groupes, les entreprises de taille moyenne ou modeste, tournées vers les secteurs à valeur ajoutée significative, sont les moins privilégiées, qu’elles soient autochtones ou étrangères. Elles sont en effet beaucoup plus dépendantes d’une qualité optimale de toutes les composantes de l’environnement national des affaires et tout dysfonctionnement de celui-ci pénalise fortement leurs chances de prospérité. Ce sont donc elles qui ont les chances de survie les moins élevées. En revanche, leur rôle est fondamental dans la construction d’un appareil économique portant les germes d’une véritable transformation des pays africains : seules leur multiplication et leur réussite permettront de transformer la croissance d’aujourd’hui, en partie offshore, en un développement plus pérenne et bénéfique à tous. Malgré un environnement encore imparfait, les conditions apparaissent aujourd’hui mieux réunies pour réussir cette rupture avec le passé.

Les opportunités d’abord. Grâce aux étapes déjà franchies, les possibilités d’investissement se multiplient et leur champ s’élargit. Deux avantages nouveaux sont en effet apparus dans la période récente. La croissance soutenue de quelques grands secteurs (télécommunications, banques, mines par exemple) renforce les perspectives d’une sous-traitance structurée avec les grandes entreprises concernées, ce qui sécurise le chiffre d’affaires, au moins pour un démarrage. De plus, les innovations techniques permettent de réduire la taille des investissements, et donc des financements, nécessaires et celle des marchés minimaux requis. Les possibilités correspondantes s’étendent maintenant de l’agriculture (stockage, transport, conditionnement, nouvelles variétés), aux services informatiques ou comptables en passant par l’énergie, les industries légères, le bâtiment ou le tourisme.

Pour concrétiser ces opportunités, les ressources humaines sont là plus que jamais. Si l’enseignement local est souvent un parent pauvre des mutations récemment observées, il existe des exceptions et quelques formations supérieures de bon niveau peuvent être trouvées dans la plupart des pays. Les jeunes qui ont la chance de faire la fin de leur scolarité à l’étranger se limitent de moins en moins aux enfants des dirigeants politiques ou des personnalités économiques les plus favorisées. Un nombre croissant de cadres moyens ou supérieurs accomplissent l’effort financier nécessaire pour envoyer leurs enfants dans les écoles et universités françaises, américaines ou canadiennes ou, à défaut, d’Afrique du Nord ou de Turquie. Les étudiants ainsi formés acquièrent souvent une première expérience professionnelle à l’extérieur, où ils s’essayent parfois à créer leur entreprise. La formation technique de ces privilégiés égale souvent celle de leurs homologues des pays du Nord et leur enthousiasme décomplexé impressionne. Ils ont donc dans leur esprit et dans leurs mains un véritable trésor de compétence et d’expérience qu’ils peuvent faire fructifier sur leur continent d’origine. Ils disposent en effet à la fois de la formation qui manque sur place et de la connaissance du terrain que n’ont pas les investisseurs étrangers. Cette nouvelle classe d’entrepreneurs potentiels peut ainsi jouer un rôle essentiel dans la création des types de société dont l’Afrique a le plus besoin.

Enfin, si le soutien des Etats se renforce à pas beaucoup trop mesurés face à l’enjeu que représente cette composante défavorisée des économies africaines, l’environnement s’améliore plus rapidement sur certains aspects, et notamment celui du financement. Sous la pression de la concurrence, les banques et sociétés de micro-finance s’investissent de plus en plus dans le secteur très large et disparate de la petite et moyenne entreprise et adoucissent progressivement les conditions auxquelles elles accordent leurs crédits. Des partenaires financiers au développement plus nombreux acceptent des cofinancements, où ils assument une part du risque des concours bancaires à ces sociétés, ce qui facilite l’accroissement des volumes financés. Quelques sociétés de capital-risque se mettent en place pour aider des entreprises de taille très modeste à grandir, voire à naître, résolvant le handicap majeur des fonds propres insuffisants de ces structures et constituant un maillon jusqu’ici inconnu de l’industrie florissante des fonds d’investissement.

Le temps est donc plus propice pour que les jeunes entrepreneurs se saisissent de la chance qui passe. Ils détiennent aussi une grande responsabilité: celle de contribuer sur le terrain à une nouvelle philosophie de l’activité économique, soucieuse d’efficacité et de succès, mais aussi de droiture et de partage. C’est l’équilibre après lequel tout le monde court depuis longtemps en Afrique ou ailleurs. A la jeunesse africaine de montrer que ce n’est pas qu’un rêve, mais une réalité qu’elle peut porter en elle-même.

Paul Derreumaux

L’« affaire » Alstom : la triple illusion

L’« affaire » Alstom : la triple illusion

L’épilogue momentané de l’ « affaire » Alstom ressemble à une victoire virtuelle du nouveau Ministre de l’Economie de la France. Les résultats annoncés à grand renfort de publicité sont plus symboliques qu’effectifs. Ils pourraient bien recouvrir une triple illusion : celle de l’originalité, celle de l’influence effective et celle des options pertinentes pour le futur.

En utilisant tout l’activisme dont il est capable, le chantre du « patriotisme économique »  a réussi à obtenir une place de l’Etat au capital du géant français de l’énergie et des réseaux, mais n’a pu empêcher que celui-ci tombe pour l’essentiel dans l’escarcelle du conglomérat américain General Electric (GE).

Avec cette démonstration de la possibilité de nationalisations partielles de grands groupes français, et en mettant en scène la construction d’une « alliance » Alstom/GE, les Autorités françaises se donnent le beau rôle mais déplacent le projecteur sur un aspect limité de la transaction. Elles oublient que les efforts des Etats pour privilégier leurs entreprises nationales sont loin d’être propres à la France et que la stratégie des grandes entreprises est souvent plus tenace que la philosophie économique des Etats. L’épisode ignore en outre une tendance probable de l’évolution à venir des relations économiques  internationales. 

En subordonnant la mise en œuvre de fusions ou rapprochements internationaux à l’avis favorable de l’Etat, le gouvernement tombe d’abord dans l’illusion de l’originalité. L’arrêté pris en ce sens  ne constitue en effet qu’un élargissement de dispositions déjà prises pour le même objet près de 10 ans plus tôt. Surtout, il s’agit là de mesures classiques adoptées par la plupart des pays pour des raisons variées : protéger des secteurs stratégiques ou sensibles et préserver ainsi une avance technologique ou une domination politique, pour les pays les plus développés ; faciliter la construction de filières nouvelles ou une forte croissance d’activités prioritaires, pour les pays en développement. Depuis les premières étapes de la révolution industrielle, ces comportements défensifs ont toujours été utilisés par les Etats pour assurer la transformation de leurs économies face à celles des pays qui pouvaient être en avance dans ce processus. L’Allemagne face à l’Angleterre au 19ème siècle, le Japon face aux pays occidentaux dans les années 1980, la Chine face à tous ses prédécesseurs dans les trois dernières décades en sont, parmi d’autres, quelques exemples les mieux réussis.

Deux conditions sont toutefois remplies pour le succès d’une telle politique. La première exige que les pouvoirs publics aient la fermeté et les argumentations nécessaires pour résister aux pressions étrangères s’opposant à cette politique. Ce fut le cas de nombreux pays devenus émergents. A contrario, l’Afrique subsaharienne, faute de contrepropositions convaincantes, a dû accepter de la Banque Mondiale dans les années 1980/90, au nom du libéralisme et des vertus de la concurrence internationale, une suppression maximale de ses mesures protectionnistes, qui a détruit l’essentiel des appareils agricoles ou industriels des pays concernés. En second lieu, ces pays doivent aussi conduire une politique cohérente, déterminée et diligente de transformations structurelles pouvant donner à leur économie une force suffisante pendant la période de répit qu’ils ont ainsi conquise. Faute de cette dynamique de changement, l’isolement conduit à la sclérose et cette politique à l’échec. De nombreux pays asiatiques ont réussi leur décollage grâce à cette combinaison d’une vigilante protection et d’importantes mutations structurelles. La France de 2014 ne parait pas disposer d’une stratégie que cette mesure interventionniste serait destinée à servir et qui conduirait à la croissance de son outil industriel.

L’Etat français ayant donc trouvé un habillage lui permettant d’avoir son mot à dire dans la stratégie du futur Alstom, il reste maintenant à suivre la manière dont cette « alliance » fonctionnera. Toutes les grandes entreprises construisent leur stratégie à partir de l’analyse, à moyen terme et si possible à long terme, de l’évolution de leur environnement, de leur marché, des technologies, de leurs concurrents, de leur « business model ». Elles le font sous la surveillance étroite de leurs actionnaires, de leurs banquiers, des consommateurs, des concurrents, tous prêts à sanctionner les moindres erreurs. Elles ont besoin pour cela de la cohésion et de la rapidité de réaction de leur direction, qui s’accommode mal avec un actionnariat 50/50 où les blocages peuvent être fréquents. Ces stratégies sont souvent suffisamment cohérentes pour conduire au succès, comme le montre la croissance économique des cinquante dernières années. Mais l’échec n’est pas exclu et la prospérité n’est jamais éternelle, comme le prouvent aussi divers exemples de Nokia à… Alstom. Face à ces chefs d’entreprise aguerris, les Etats sont rarement en mesure de définir des solutions alternatives. Leurs préoccupations prioritaires ont en effet des points focaux très variés: opinion publique, réélection, politique étrangère, exigences sociales. Elles sont aussi souvent de court terme et changeantes avec les majorités au pouvoir. Les seules exceptions ne concernent que des pays où une politique économique soigneusement arrêtée dépasse ces considérations et s’efforce de concrétiser une vision cohérente de l’avenir du pays ou de certains secteurs ; la France colbertiste ou gaulliste, Singapour, la Malaisie ont eu cette capacité. Hors de tels cas, l’apport de la puissance publique à la pertinence des décisions de Conseils d’Administration auxquels ils participent se borne à être celui de la censure d’options économiquement valables mais politiquement inopportunes à court terme.

Les entreprises, quant à elles, ont le double avantage de la durée et de la malléabilité pour atteindre leur seul objectif: optimiser le couple croissance/profitabilité. Elles peuvent faire le gros dos en attendant un changement d’orientation ou de majorité politique. Elles peuvent aussi modifier, par petites touches si nécessaire, les règles de fonctionnement ou les modalités d’organisation d’un groupe de façon à s’extraire des contraintes qui les handicapent à l’excès. Dans les fusions réalisées, la partie absorbée peut même être celle qui imprime sa marque au nouvel ensemble si elle dispose de la vision et des équipes les plus solides : l’histoire économique nous fournit quelques exemples de ces cas de figure.

En choisissant de peser sur les orientations futures à partir de l’intérieur de la société, les Autorités françaises s’illusionnent donc sans doute sur l’efficacité de la voie choisie. L’instauration de cadres législatifs, réglementaires, juridiques, fiscaux et techniques, qui soient à la fois stables, lisibles et incitatifs, aurait plus de portée à moyen et long terme. Elle correspond d’ailleurs au rôle désormais demandé aux Etats face à un secteur privé mieux capable de créer une valeur ajoutée maximale dès lors qu’il est bien encadré.

Enfin, en validant finalement le rapprochement d’Alstom avec un groupe américain, le gouvernement français fait sans doute davantage le choix du passé que celui du futur et s’enfonce ainsi dans une troisième illusion. En effet, la globalisation mondiale des échanges pourrait bien marquer le pas au profit d’un renforcement d’ensembles régionaux plus cohérents et mieux structurés. Les nouvelles disparitions de barrières recommandées par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) se heurtent à des oppositions croissantes. Celles-ci résultent pour l’essentiel du constat que le libéralisme est surtout efficace et équitable entre Etats de puissance et d’avancée comparable; entre partenaires de force inégale, il est au contraire le meilleur moyen pour « tuer » le plus faible, conformément au vieil adage du « renard libre dans un poulailler libre ». Au rebours d’une intégration globale forcenée, on risque donc d’assister à une « fragmentation » au moins momentanée du globe entre blocs au sein desquels se concentreraient les efforts d’intégration, de mise à niveau commune, de développement plus solidaire et donc plus profitable à tous. On assiste en effet à une double tendance. La construction de zones régionales  ou l’entrée dans celles-ci constituent toujours une aspiration essentielle pour les pays souffrant de leur isolement économique et politique. En revanche, l’élargissement trop rapide des unions régionales existantes accroit les risques de fragilisation et de perte de signification et d’intérêt de celles-ci pour leurs habitants, ainsi qu’en témoigne l’Union Européenne. Le renforcement d’ensembles plus restreints mais mieux soudés pourrait donc être de plus  en plus préféré, hormis pour les questions d’établissement de règles générales et de règlement des différends commerciaux.

L’exemple des récents ennuis de la banque BNP aux Etats-Unis, pour des raisons de politique étrangère propres à cet « allié », montre jusqu’où peuvent aller les entorses au libéralisme lorsque des considérations purement nationales sont considérées comme applicables à toutes les filiales, même non américaines, de sociétés étrangères. Face à de tels risques, qui pourraient s’appliquer au nouvel ensemble Alstom/GE, il est permis de se demander si le choix d’un partenariat européen pour l’avenir du groupe français n’était pas plus logique. Certes, la solution pouvait être difficile à trouver, pour les raisons de doublons bien identifiées par les entreprises concernées, mais tout problème est à moitié résolu dès qu’il est bien posé. La réussite d’Airbus témoigne d’ailleurs du caractère porteur de la construction de champions européens.

Même s’il était guidé par le louable souci de bien faire, le Gouvernement français risque ainsi d’avoir fait les mauvais choix tant dans la méthode d’intervention, que dans les moyens de contrôle du dispositif retenu ou du meilleur renforcement possible de l’appareil économique français à moyen terme. L’existence d’une politique clairement définie de nos meilleures décisions possibles face aux tendances lourdes des équilibres géoéconomiques, des marchés et des technologies aurait sans doute été précieuse en la circonstance, dès lors qu’elle était accompagnée de la ferme volonté de s’y tenir. La prochaine occasion sera peut-être la bonne.

Paul Derreumaux