CARNET DE VOYAGE A NEW YORK : Politique (d’abord), business et légendes

La politique a une nouvelle fois animé les médias la semaine dernière à New-York, comme dans le reste des Etats-Unis, après avoir été partiellement éclipsée quelques jours par deux faits divers : une loterie dont l’heureux vainqueur allait recevoir 1,7 milliard de USD ; les préparatifs du mariage de la chanteuse Taylor Swift avec une star du football américain.

Une fois n’est pas coutume, la France a occupé le devant de la scène le lundi 8. « Beyrou ousted », « la France, homme malade de l’Europe » : la BBC, qui a le plus traité le sujet – les chaines tricolores comme la langue française sont désormais rarement présentes dans le pays- n’a pas été tendre avec les politiques parisiens et leur inconséquence budgétaire et financière. Les télévisions américaines et leurs multiples commentateurs lui ont emboité le pas, sans doute pas fâchés pour la plupart de voir la France, si souvent donneuse de leçons, être frappée par cette démission forcée.

A peine le nouveau Premier Ministre français installé mardi dernier, les débats revenaient   surtout sur les décisions du Président Trump ou sa situation personnelle : déploiement de la garde nationale à Chicago, dossier Epstein, lutte contre les immigrants,..

Mais tout a basculé le 10 septembre avec l’assassinat en direct à la télévision de Charlie Kirk, 32 ans, « influenceur » vedette du camp républicain, proche de Trump et de Vance. M. Kirk, par ses discours tranchants, incarnait parfaitement les idées et les combats de la stratégie MAGA. Abattu en plein meeting, sa mort et la chasse à son assassin, dont l’arrestation a été annoncée le 12, ont été à la une depuis lors. Ce drame a eu lieu à la veille de la commémoration de la catastrophe du 11 septembre 200I. Il rappelle aussi d’autres heures tragiques de la vie politique américaine et, dans le climat déjà tendu qui prévaut, fait craindre par les analystes nationaux une confrontation de plus en plus rugueuse entre le Président et ses opposants.

Derrière cette prééminence politique, le débat économique s’anime. L’équation à résoudre par la Federale Reserve (FED) se complexifie. La lente montée du chômage et le repli engagé de l’activité de certains secteurs -construction par exemple- plaident pout la baisse des taux tant espérée, mais la poussée des prix liée aux taxes à l’import, qui avait été contenue pendant quelques mois, semble se concrétiser et oblige toujours à la prudence. Confiante dans une issue de ce dilemme favorable à ses attentes, la bourse demeure résolument optimiste

Rien ne semble par ailleurs détourner New York de sa façon de vivre. Elle s’observe au quotidien dans l’atmosphère toujours virevoltante de la ville, de ses encombrements, de ses mugissements de sirènes, de ses lumières, de ses spectacles, avec en point d’orgue le rush de la sortie des bureaux qui traduit le mieux cette frénésie.  Elle s’exprime aussi par la solidité de quelques légendes chères au cœur des Newyorkais. Le Waldorf Astoria en est une. Il était depuis 1931 l’un des hôtels préférés des grandes personnalités américaines et internationales. Vendu à un groupe chinois, ce fleuron du groupe Hilton avait été fermé pour travaux en 2017, en vue d’être reconverti en appartements ultra-luxueux. Une partie de l’immense building a finalement été confiée à Hilton pour que renaisse Le Waldorf en juillet dernier. Trois mois plus tard, son hall central, entièrement rénové, est déjà redevenu le soir the place to be, autour de la magnifique horloge dorée qui y trône depuis 1931. Certaines belles histoires, heureusement, ont longue vie…

Paul Derreumaux

Publié le 16/09/2025

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